L'hiver même en août

Vague à l'âme

De temps en temps, je vois des choses qui me rendent triste. Bien sûr, tout le monde vit ça, mais les choses qui me rendent triste ne sont pas forcément des choses tristes.

Une fille dans ma classe est un peu différente. Elle ne souffre pas d’une maladie ou d’une déformation, elle est juste différente comme l’est un Fanta à côté de dix Coca.

Dans la forme, pareille.

Mais quelque chose chez elle me rend triste.

Non pas qu’elle soit elle-même triste, elle semble très bien mener sa vie et possède assez de confiance en elle que pour parler de ses idées, venir vers ses camarades et débattre avec les professeurs. Quand je parle avec elle, c’est comme si je parlais avec n’importe qui. Quand je l’observe de loin, c’est différent.

Une vague de tristesse me submerge très souvent et je me perds dans mes pensées. D’où naît cette tristesse, je ne sais pas.

Peut-être que dans le fond elle me fait de la peine, mais j’ignore bien pourquoi.

Je me trouve un peu stupide à avoir de la peine pour elle : elle va bien (du moins, en apparence) et je me permets de me dire qu’elle fait de la peine. Sans doute car elle est assez différente et qu’à mes yeux, ça ne doit pas être facile.

Ceci dit, il se peut qu’elle ne s’en rende pas compte.

Quand je vois des petits animaux, j’ai la même sensation : ce monde est trop dur pour eux. Ils ne devraient pas être sur cette Terre où rien ne va, où la méchanceté engendre plus d’énergie que la bonté.

Ces être-vivants sont trop innocents, il faut les protéger.

Mais qui suis-je pour penser ça ?